Correspondance 1925-1941
Stefan Zweig, Klaus Mann
Trad. de l’allemand par Corinna Gepner
Phébus, « Littérature étrangère », 2014
Votre indulgence pour la "radicalisation de la jeunesse" - pour sa radicalisation réactionnaire - me semble aller trop loin.
Il existe différentes manières d’accéder à un écrivain. Parfois, on s’y jette, tout simplement. On lit un, deux, trois romans. On peut y arriver au détour d’un autre auteur, d’une biographie. Il se trouve qu’en ce qui concerne Stefan Zweig, je m’y prends de manière étonnamment détournée. Je n’ai pas encore lu une seule nouvelle de sa plume, mais j’ai prévu depuis longtemps de lire Les derniers jours de Stefan Zweig qui attend sagement sur mon étagère. Et voilà que je m’attaque à sa correspondance.
Stefan Zweig est connu pour avoir gardé une correspondance importante avec des auteurs influents dans une époque où on les empêchait d’être publiés librement. Ici, on lit clairement comment il définit sa manière d’agir face au régime nazi. Klaus Mann, jeune auteur cherchant à percer, n’hésite pas, en toute amitié à faire connaître ses divergences d’opinions à son aîné. Entre les lignes, on comprend doucement. On comprend comment deux grands auteurs ont décidé de mettre fin à leurs jours dans une période trouble. Ils ne pouvaient tout simplement pas admettre, pas concevoir la réalité telle qu’elle était.
Un bel ouvrage qui éclaire sur sa période historique, comme sur le travail d’écrivains très prolifiques et toujours en quête de stimulation créative.