« La nostalgie heureuse » Amélie Nothomb

La nostalgie heureuse
Amélie Nothomb
Albin Michel, 2013

Rentrée littéraire 2013

Je suis une aspirine effervescente qui se dissout dans Tokyo.

Amélie Nothomb renoue avec l’autobiographique en retournant au Japon sur les traces de son enfance. Elle retrouve son ancien fiancé, Rinri et Nishio-san, sa nourrice.

La-Nostalgie-heureuse-Amélie-Nothomb1Fidèle au rendez-vous, outrageusement ponctuelle, revoilà Amélie Nothomb pour un nouvel épisode littéraire de son existence. Ca semble simple, ça semble banal et facile mais en réalité, il faut avouer que c’est un filon dans lequel elle excelle particulièrement. On suit Amélie comme on suit un personnage de roman auquel on serait attaché. Si on peut être facilement mauvaise langue sur le fait qu’elle exploite beaucoup ce filon, je préfère dire que, pour la première fois depuis un certain nombre d’années, j’ai passé un bon moment de lecture.

Amélie affronte la nostalgie des souvenirs dans ce Japon tant aimé, sa patrie de coeur. Bien sûr, les choses, les gens, les paysages ont changé. Elle est suivie par une équipe de télévision sensée filmer son voyage. Cependant, elle se heurte au mur de l’indicible. Il est bien difficile d’exprimer tous les sentiments qui peuvent l’assaillir : chagrin, mais aussi bonheur, un peu de vide,… Tout un tas de choses non explicables. C’est sans doute ça qui fait le charme de ce roman. Le fait qu’elle se montre et à la fois se garde secrète. Mais est-il vraiment possible de se dire tel que l’on est?

Natsukashii, c’est la « nostalgie heureuse », en japonais. Et un bon cru de Nothomb.

A quoi sait-on qu’une personne âgée n’a plus toute sa tête? Il y a comme un flottement. Ce n’est pas elle qui est perdue face à nous, c’est nous qui sommes perdus face à elle. Elle détient un savoir capital : elle connaît l’art de ne plus assimiler ce qu’elle refuse. Nous voudrions tous être capable de ce prodige. (p56)

 

Ce qui est surprenant, c’est qu’il existait là, en 1989, un grand jardin digne de ce nom. La crise du logement et la crise tout court ont eu raison de cette poésie. Des immeubles ont été construits à la place des iris pour ce motif qu’on n’habite pas un iris. (p129)

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Une réflexion sur “« La nostalgie heureuse » Amélie Nothomb

  1. J’ai terminé ce livre ce matin, et je dois dire qu’une fois de plus Amélie Nothomb m’a enchanté. Que d’émotions à la lecture de cet ouvrage dans lequel elle se livre énormément (je me suis sentie comme sa confidente). Un livre avec des passages magnifiques et intenses. Un bon livre, inoubliable.

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