« La dame à la camionnette » Alan Bennett

La dame à la camionnette
Alan Bennett
Trad. de l’anglais par Pierre Ménard
Buchet-Chastel, « Récit », 2014

Elle avait fini par fonder le parti Fidélis. 
"Ce sera un parti qui se souciera de la Justice 
(et qui pourra donc se passer de toute opposition). 
La Justice dans le monde actuel, 
un monde régi par une monstrueuse ignorance, 
a besoin de la loi d'un Bon Dictateur, selon toute vraisemblance."

Dans le Londres des années 70 et 80, à Camden Town, une vieille femme un peu folle habite dans une camionnette jaune dont elle doit changer l’emplacement à intervalles réguliers. Un jour, l’auteur Alan Bennett lui propose de garer sa voiture devant chez lui.

9782283027332,0-1900535C’est une camionnette toute cabossée, crasseuse. A l’image de sa propriétaire. Et pourtant, Miss Shepherd est un personnage haut en couleur du quartier. Connue comme le loup blanc, à la fois pour son véhicule que pour son langage fleuri, elle ne laisse personne indifférent, et de nombreuses légendes circulent à son sujet. Tel un artiste, Alan Bennett croque ce personnage grâce à quelques anecdotes survenues durant les années de leur cohabitation, c’est-à-dire presque 20 ans.

Il n’omet rien : les mésententes, l’énervement face à cette bonne femme qui vous en fait baver et ne vous remercie jamais, la capharnaüm puant de sa voiture. Mais il y a aussi les bons côtés, les élucubrations absurdes qui laissaient transparaître quelques éclairs de solitude. C’est aussi un portrait de la vie de quartier de Londres assez juste. De nombreuses références renvoient à la politique des années Thatcher, période où le fossé se creuse entre les plus pauvres et la bourgeoisie.

Un ouvrage qui diffère assez des autres romans d’Alan Bennett, mais plein d’anecdotes qui devaient lui tenir particulièrement à cœur.

On aime, on n’aime pas? Allez donc voir par là
XXVe heure
Des flâneries et des mots
Le salon de Mrs Pepys

2 réflexions sur “« La dame à la camionnette » Alan Bennett

  1. J’ai préféré  » La Reine des Lectrices » mais j’ai aimé découvrir Camden sous Thatcher. Beaucoup de passages sympathiques dans ce court récit.

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