« Emmett Till » Arnaud Floc’h

Emmett Till : les Derniers jours d’une courte vie
Arnaud Floc’h
Christophe Bouchard (couleurs)
Sarbacane, « Amnesty International », 2015

1955. Mississippi. Emmett vient de Chicago pour passer un temps avec son oncle et travailler aux champs. Même si on l’a prévenu, il a du mal à comprendre le climat menaçant qui règne dans les états du Sud. Il en paie les conséquences de sa vie.

emmettCela fait soixante ans cette année qu’a été perpétré un acte meurtrier d’une rare violence, qui a particulièrement marqué les esprits et poussé en avant la lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Paradoxalement, il est assez peu connu, et méritait un support grand public pour sa diffusion. Suite à une discussion avec une femme blanche, le jeune Emmett Till de 14 ans a été passé à tabac, torturé et jeté à l’eau. Sur l’épisode en question, on sait assez peu de choses. Le scénario de la BD en témoigne bien. Mais quelque soient les faits, le meurtre commis ne se justifie pas et montre l’ampleur du fossé entre le Nord et le Sud des USA.

Les deux assassins ont agit de sang-froid en sachant bien qu’aucune poursuite ne serait engagée contre eux. En effet, après un procès ridiculement courts, Roy Bryant et JW Milam sont acquittés. Quelques années plus tard, ils avouent dans une interview avoir tué l’adolescent. Grâce à la loi américaine du Double Jeopardy Cause, ils n’ont pas été jugés deux fois pour le même crime. L’affaire fut un scandale à l’époque. Mamie Till, la mère d’Emmett, fit ouvrir le cercueil de son fils à l’enterrement et des photos de son visage défiguré circulèrent très largement (je vous laisse le choix de voir ça ou pas… Wikipédia).

La bande-dessinée est conclue par un dossier qui explique la publication d’une telle histoire de nos jours. En effet, la condition des Noirs américains ne s’est pas améliorée, y compris sous Barack Obama. L’écart de richesse a été creusé. De nombreux droits sont encore à acquérir, en témoignent tous les films qui sortent sur ce sujet. En vrac : le Majordome (2013), Selma (2014) et Dear White People (2015) que je vous recommande tout particulièrement. Un sujet d’une terrible actualité, comme le montrent les dernières émeutes à Baltimore en mai.

On aime, on n’aime pas? Allez donc voir par là
Au milieu des livres
La 9ème bulle
Publikart

Laisser un commentaire