C’est pluvieux. C’est glacial. C’est petit. C’est gris.
C’est triiiiiste! C’est ça, la France?
Il y avait Olympe de Gouges, celle qu’on dit être la toute première féministe de l’histoire de France ; il y avait Kiki de Montparnasse, muse surréaliste et âme de toutes les fêtes. Aujourd’hui, Joséphine Baker passe sous les pinceaux de Catel et Bocquet. Les quelques pages qui lui étaient consacrées dans les Culottées de Pénélope Bagieu ont été une belle introduction à cette biographie dessinée très exhaustive.
Sur 600 pages se déroule la vie étourdissante de Joséphine Baker, née Freda Joséphine MacDonald, 600 pages menées à toute vitesse, où l’ennui n’a pas sa place. Quand je pense à Joséphine Baker, tout d’abord, c’est un air entêtant et bondissant de Charleston qui vient se coller au fond de mon crâne, comme une bande-originale de film. Ensuite, c’est la joie débordante du jeu du scène qui s’imprime sur la rétine, et ce sourire éclatant et parfaitement contagieux. Joséphine a toujours été à la poursuite du bonheur dès son enfance, malgré les épreuves, la pauvreté et les années de ségrégation. Dans ce creuset se forge un caractère qui marque toute une époque. Et quelle époque… Les Années Folles accueillent Joséphine dans toute sa splendeur, dans cet écrin qu’est Paris, où tous les artistes se retrouvent pour danser et boire jusqu’à ne plus pouvoir différencier le jour de la nuit.
Sous le voile de l’humour et de l’amusement, Joséphine lutte contre les préjugés raciaux et sexistes, deux batailles qu’elle mène tout au long de sa vie. Vivant avec son époque, le spectacle était son angle d’attaque le plus sûr pour faire évoluer les mentalités. Son intégrité et son amour de la France l’amènent à rejoindre la Résistance pendant la Seconde Guerre Mondiale en tant qu’espionne. Profondément humaine et empathique, elle chante pour les soldats blessés et joue gratuitement avec ses musiciens quand le moral des troupes est au plus bas. Difficile de trouver une femme qui rayonnait plus que Joséphine, au milieu de ses douze enfants, tous d’origines différentes.
Catel et Bocquet offrent encore une biographie dessinée touchante, intense et surtout très documentée, validée par le regard attentif du fils de Joséphine, Jean-Claude Bouillon-Baker. Joséphine, en tant que première femme noire au succès international, reste encore une inspiration aujourd’hui, que ce soit dans la lutte contre les préjugés ou dans la place de la femme dans la société. La vie de Joséphine est une ode à l’indépendance, à la liberté, à l’amour et au bonheur. Le genre de lecture à garder à son chevet, pour une auto-prescription en période de déprime, de doute intense ou de liesse!
Les avis de Actua BD, Un amour de BD, Cannibales Lecteurs.
J’ai adoré cette bd !! Joséphine Baker est un personnage fascinant et ce roman graphique est, je trouve, un bel hommage.